Pourquoi photographier le loup d’Ethiopie
Photographier le loup d’Ethiopie est le rêve de nombreux photographes animaliers. C’est une espèce en voie d’extinction qui a besoin d’un environnement particulier pour survivre. C’est un animal difficile à photographier. Il faut s’armer de beaucoup de patience et avoir un excellent guide pour le trouver.
Le canidé le plus rare du monde
Le loup d’Ethiopie (nom scientifique : Canis simensis) est le canidé le plus rare du monde. Il ne subsiste que 400 à 450 individus qui vivent uniquement en Ethiopie. Ils sont répartis entre les montagnes de Balé et le parc national du Simien.
Le loup d’Ethiopie est aussi appelé loup d’Abyssinie (c’est l’ancien nom de l’Ethiopie), cabéru, chacal du simien ou encore renard du simien. Il est vrai que lorsqu’on l’observe pour la première fois, il ressemble plus à un chacal qu’à un loup.
En tant que photographes animaliers, le loup d’Abyssinie a longtemps représenté pour nous la quête du graal car nous avions entendu beaucoup d’histoires à son sujet et ses habitudes de vie. Le photographier pour nous a été la réalisation d’un rêve et l’aboutissement de plusieurs années d’attente.
Une espèce animale en voie de disparition
Le loup d’Ethiopie ne vit que sur les hauts plateaux d’Ethiopie entre 3000 et 4300 mètres. Les derniers recensements font état d’une dizaine de zones où on peut l’observer. Nous sommes allés le photographier dans le parc national de Balé où vivent environ 150 individus.
Deux menaces pèsent sur le loup d’Ethiopie : les maladies et l’activité pastorale. Les chiens des bergers transmettent aux loups des maladies qu’ils ne peuvent pas supporter : c’est le cas de la rage. Les bergers empiètent de plus en plus sur le territoire de ces animaux qui évoluent sur de grands territoires.
Même si le loup d’Ethiopie est une espèce protégée, nous pensons que dans quelques années, elle aura totalement disparu. C’est le moment où jamais pour aller observer et photographier ce bel animal.
Deux territoires pour le photographier
Pour observer et photographier le loup d’Ethiopie, deux immenses territoires sont possibles : la réserve de Balé et les plateaux du Simien. C’est à Balé que vous aurez le plus de chance de les voir. Le seul problème est qu’il n’y a pas d’hébergement sur le plateau. Une petite cabane est disponible mais elle est occupée par les gardes la réserve. Le premier village est à environ 2 heures de voiture.
Nous avons loué cette petite cabane pour la nuit. Nous avons ainsi été protégés du froid très intense pendant la nuit. Les températures sont souvent négatives à cette altitude. C’était spartiate mais nous étions trop heureux de pouvoir observer ces animaux extraordinaires.
Les rencontres sont plus difficiles et plus aléatoires sur les plateaux du Simien. Mais les loups peuvent être observés avec des geladas.
Quelques conseils pratiques pour photographier le loup d’Ethiopie
Le loup d’Ethiopie est un animal essentiellement diurne même s’il commence à ne sortir que la nuit dans le Simien à cause du développement de l’activité pastorale qui se développe. Pour nous, les heures idéales sont le matin et la fin d’après-midi car le soleil rasant de l’horizon permet de bien mettre en valeur son pelage marron et blanc.
Une longue focale d’au moins 400mm est nécessaire car c’est un animal très craintif qui ne se laisse pas approcher facilement. Le photographe doit souvent rester à 150 mètres.
La technique de la billebaude est très aléatoire car le territoire où il vit est immense. Vous pouvez marcher des heures sans jamais en apercevoir un seul. L’idéal est de localiser un terrier puis d’attendre à l’affût. Il faut absolument être en position assise pour casser la forme humaine. Lors de notre premier voyage, notre guide nous avait indiqué un terrier avec de jeunes louveteaux. Nous nous sommes mis à l’affût à 200 mètres. La louve est arrivée dans notre dos. Nous avions été repérés. Nous avons dû faire semblant de partir puis de se cacher pour qu’elle rejoigne son terrier. Si nous n’avions pas bougé, elle aurait attendu des heures et les petits auraient été en danger.
Finalement
Photographier le loup d’Ethiopie est le rêve de nombreux photographes animaliers. Comme il ne reste plus que 500 individus vivants sur les hauts plateaux à plus de 4000 mètres d’altitude, ce voyage nécessite une préparation solide et des moyens logistiques importants comme un guide compétent.